L'état des paroisses de 1686donne des indications sur les conditions économiques du village à la mort de Colbert : "M. Louis Audouyn seigneur de Ballant. — 80 feux. — La terre produit partye de grains et partye de vin ; il n’y a ny bois ny pascages." (La paroisse de Ballans a pour seigneur Louis Audouin, comporte 80 feux et la terre y produit du grain et du vin; il n'y a ni bois ni pâturages.)
Louis Audouin, maréchal des camps et armées du roi, est le fils de Claude et de Nicole de La Rochefoucauld-Bayers. Sa fille fait passer la seigneurie de Ballans dans la famille de Livenne, en épousant en 1675 Louis de Livenne, seigneur de Verdille.
C'est au baron de Livenne, seigneur de Ballans, que le botaniste Bernard de Jussieu fait cadeau d'un cèdre en 1734.
En 1758, sous le règne de Louis XV, les Anglais ont l'intention d’attaquer les côtes du Poitou, de Saintonge et du pays d’Aunis. Charles de Livenne se rend à Saintes avec les autres gentilshommes de la noblesse de Saintonge pour combattre sous les ordres du Maréchal de Senecterre, lieutenant général des armées du roi. Eventuelle trace de cette époque : on trouve non loin de Ballans et de Bouchereau, un carrefour surnommé "la croix de l'anglais".
En 1789, Ballans participe à la rédaction du cahier de doléances qui nous donne de précieux renseignements : "La paroisse de Ballans se plaint de ce que les dîmes ecclésiastiques soient payées au collège de Saintes et de ce que les curés soient privés non seulement des moyens d’être charitables mais même de leurs propres besoins. Elle réclame la pitié, la justice de votre Majesté à cet égard pour que les dîmes soient rendues au curé à la charge d’entretenir l’église et le presbytère, de remplir les autres fonctions et devoirs gratuitement et sans casuel et, comme la dîme de cette paroisse est affectée au Collège de Saintes, votre Majesté est très humblement suppliée d’ordonner que sur toutes les dîmes ecclésiastiques et autres bénéfices, il sera levé annuellement une somme équivalente à celle de la ferme de dîme de la dite paroisse montant actuellement à dix-sept cent cinquante livres."
Après la Révolution Française, pendant la Terreur, une série de décrets sont instaurés envers les opposants à la Révolution ayant émigré ou étant considérés comme émigrés: leurs biens puis ceux de leurs parents sont séquestrés, ils sont privés de la liberté, sont frappés d'impositions spéciales et déclarés incapables d’exercer des fonctions publiques. En 1793, la Convention fait inscrire le nom des émigrés par commune dans des listes. Pendant le Directoire, qui s'exerce de 1795 à 1799, les mesures deviennent plus tolérantes. Marie-Paule-Pélagie de Livenne est contrainte le 21 février 1798 de devenir "partageante" avec la République, car deux membres de sa famille sont considérés comme émigrés. Après inventaire complet des biens de la famille, l’Etat devient propriétaire de la partie des biens correspondant au nombre d’émigrés (ici, 2/7es). Les propriétés de la famille de Livenne sont alors situées en Charente-Inférieure dans le canton de Matha (Ballans, Louzignac, Haimps, Neuvicq-le- Château) et en Charente (Bréville et Cherves).
Au siècle dernier l’activité principale était l’élevage et le commerce de chevaux. Aujourd'hui sa vocation est principalement vitivole et agricole.
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A la rencontre des lieux-dits du Pays de Matha de l'Association Culturelle du Canton de Matha 2000